« Dernière sortie pour wonderland » – Ghislain Gilberti

« Dernière sortie pour wonderland » – Ghislain Gilberti

Titre : Dernière sortie pour Wonderland
Auteur : Ghislain Gilberti
Editeur : La mécanique générale
Format : papier
Nombre de pages : 488
Dates de lecture : 24/02/2025 – 05/03/2025

4e de couverture / Résumé éditeur :
Durant une free party, Alice Price, étudiante et artiste de la scène électronique underground, goûte à une drogue inconnue. Les effets du produit la dépassent rapidement et, au frontières de l’overdose, un étrange lapin blanc la propulse au coeur d’un monde parallèle et piégé : l’univers de Lewis Carroll. La chenille, le chapelier fou, le lièvre de mars, le chat du Cheshire, tous les personnages du conte victorien sont là et invitent cette Alice contemporaine dans les sombres mystères de la création du vrai Wonderland.
Les innocents ne sont pas toujours ceux que l’on croit, les alliés sont rares et les périls nombreux. Si elle veut rester vivante, la jeune Alice n’a plus le choix et doit reconstituer le puzzle diabolique de Lewis Carroll.
En brisant le mythe Disney, Ghislain Gilberti s’attaque à un emblème intouchable de l’Angleterre depuis le XIXe siècle : Lewis Carroll, introverti maladif, toxicomane, atteint du syndrome de puer aeternus, amateur de photographie pornographiques infantiles, pédophile… C’est sans concession que Dernière Sortie pour Wonderland referme pour toujours la porte du Pays des Merveilles et met un point final à la pudibonderie hypocrite que même Tim Burton n’a pas pu briser avec ses dernières adaptations cinématographiques.

Mon avis :
J’avais ce roman dans ma bibliothèque depuis plusieurs années et je ne l’en sortais pas car il me faisait peur. Pour tout vous dire, je ne savais pas à quoi m’attendre en le lisant et j’avais peur de tomber dans un monde complètement barré dans lequel je ne comprendrais rien. J’ai fini par le lire et ce n’était pas aussi tordu que ce à quoi je pensais. Il faut dire que Ghislain Gilberti revoit à sa sauce l’histoire d’Alice au pays des merveilles qui est déjà à la base une histoire où le non-sens a la part belle. Enfin, je me base sur ce que je connais du dessin animé de Disney et des films de Tim Burton car pour tout vous dire, je n’ai jamais lu l’histoire de Lewis Carroll.

Ghislain Gilberti nous conte l’histoire d’Alice Price, une jeune étudiante qui, suite à la prise d’une étrange poudre violette, se retrouve propulsée dans Wonderland, à la poursuite d’un lapin blanc. Mais le Wonderland dans lequel elle tombe est loin d’être idyllique. Derrière les paysages aux couleurs flashy se cachent des personnages agressifs, drogués, sous l’emprise de la Reine rouge elle-même manipulée par le créateur.

Ghislain Gilberti reprend les personnages (chat du Cheshire, chapelier fou, lièvre de mars, chenille…) et l’intrigue (liquide à boire et champignon à manger pour grandir ou rapetisser, bébé qui se transforme en cochon…) du roman original, ce qui, je pense, nous permet de nous raccrocher à quelque chose que l’on connait et de ne pas nous perdre dans cet univers de dingue.

Des chapitres parasites nous emmènent directement à l’époque victorienne où vivait Charles Dogson (le vrai nom de Lewis Carroll). Ces chapitres sont ceux qui marquent le plus car il est question des actes qu’il aurait pu commettre sur ses amies-enfants comme il aimait les appeler. Charles Dogson aimait photographier les petites filles et le peu de photos qui restent de sa collection (la majorité a été volontairement détruite par le photographe et avec ce qu’il en reste, on peut imaginer le pire quant à celles qui ont été détruites) génèrent de par la pose ou la tenue des fillettes un certain malaise lorsqu’on les regarde et suggèrent un individu pervers, voire pédophile (80 photos sont reproduites à la fin du livre). Pour en revenir au livre, Alice Price est le témoin impuissant de ce que fait subir Charles Dogson aux fillettes et notamment à Alice Liddell qui a inspiré le personnage de son conte. Certains passage sont insoutenables quant à ce qu’elles subissent.

Le bad trip que vit Alice Price défile à une vitesse incroyable et pompe votre énergie.

Le dernier chapitre (juste avant l’épilogue) vous présente une fin ouverte et vous mets à la place de l’héroïne, quel choix feriez-vous à sa place ? Difficile de répondre. Quant à l’épilogue, il fait froid dans le dos quant à l’impact qu’a eu Charles Dogson sur un des personnages.

Dernière sortie pour Wonderland n’est pas un roman à mettre entre toutes les mains (comme je le disais, les parties se déroulant à l’époque victorienne sont d’une perversité telle qu’elle vous donnent la nausée).

Ce livre est bouleversant, choquant, marquant. Les photos (imprimées à la fin du livre ou que vous imaginez) restent dans votre cerveau et vous reviennent à l’esprit dès que l’on vous parle d’Alice au pays des merveilles. Je ne regrette pas d’avoir attendu aussi longtemps pour le lire car il faut être prêt pour le faire, il faut attendre le bon moment.

A l’issue de la lecture de ce roman, j’ai envie de lire le conte d’origine afin de voir ce qu’il en est vraiment et si quelque chose est caché derrière l’histoire que vit Alice.

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