« Les saules » – Mathilde Beaussault
Titre : Les saules
Auteur : Mathilde Beaussault
Editeur : Seuil Cadre Noir
Format : papier
Nombre de pages : 272
Dates de lecture : 23/12/2024- 30/12/2024
4e de couverture / Résumé éditeur :
Allongée au bord de la rivière, cachée par les saules pleureurs, Marie, dix-sept ans, semble paisible, endormie, ce que démentent les marques sombres sur son cou.
Sa mort brutale ébranle toute la communauté, et surtout Marguerite, une petite fille solitaire que tous croient simple d’esprit. Ses parents, peu enclins à manifester leur affection, travaillent leur terre du matin au soir. Livrée à elle-même, maltraitée à l’école, elle aime se réfugier au bord de la rivière, où elle se sent en sécurité sous les saules.
Cette nuit-là, elle a vu quelque chose. Elle voudrait bien aider Marie, la seule qui était gentille avec elle. Mais voilà, Marguerite ne parle pas, ou presque jamais. Mutique derrière sa chevelure sale et emmêlée, elle observe l’agitation des adultes qui, gendarmes ou habitants, mènent l’enquête. Mais comment discerner la vérité parmi les rumeurs, les rivalités familiales et les rancoeurs tissées de longue date ?
Mon avis :
Coup de coeur ! Voilà qui est dit.
J’ai lu ce livre dans le cadre d’une masse critique privilégiée proposée par Babelio.
Ce roman n’est pas un thriller, c’est un roman noir fort bien écrit.
L’histoire se déroule dans la campagne bretonne à la fin des années 80 (la date n’est pas mentionnée mais vraisemblablement en 1984 puisqu’il est fait mention du dernier succès de Madonna « Like a virgin »). Tout le village est en émoi lorsqu’est découvert le corps de Marie, la fille du pharmacien. Le coupable ne peut qu’être du coin étant donné le lieu du crime. Mais qui cela peut-il être ? Ici chacun est avare de mots et de sentiments, tout le monde se connait et les rivalités entre ceux qui n’ont rien et ceux qui ont beaucoup (ou en tout cas plus) attisent les rancoeurs. Cependant, les habitants laissent tout cela de côté avec la mort de Marie.
Marie n’avait pas froid aux yeux, elle était belle et le savait, elle ne rêvait que de quitter cet endroit. Marguerite l’aimait car Marie avait pris sa défense une fois. Marguerite est un petit animal. Son côté négligé, son manque d’hygiène et son mutisme en font la cible préférée de ses camarades de classe. Elle ne trouve pas de réconfort auprès de ses parents, avares de gestes tendres ou de paroles apaisantes, bienveillantes. Néanmoins, on comprend qu’à leur façon, ils l’aiment.
Les chapitres relatant les interrogatoires des villageois sont atypiques dans le sens où nous n’avons que les réponses (à la première personne et en italique) et nous laissent imaginer les questions posées. En dehors de cela, il est question de la vie au sein du village et des conséquences du drame et de l’enquête sur les habitants.
J’ai aimé Marguerite, sa fragilité, je me suis attachée à elle. J’ai aimé la plume, souvent poétique, de l’auteure qui a su transcrire la dureté de la vie du village, qui a su donner de la profondeur aux personnages et aux lieux sans sombrer dans la facilité. Les personnages sont dépeints de telle façon que vous pourriez penser qu’ils existent réellement.Il en est de même pour les lieux et la vie qui se déroule sous vos yeux de lecteurs. Tout est décrit avec un vocabulaire recherché mais d’une façon très fluide. Vous ressentez l’atmosphère pesante mais non étouffante comme si vous y étiez.
« Les saules » est un premier roman parfaitement maitrisé et une très belle découverte que je vous recommande chaudement.
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