« Sukkwan Island » – David Vann
Titre : Sukkwan Island
Auteur : David Vann
Editeur : Gallmeister
Format : papier
Nombre de pages : 194
Dates de lecture : 02/08/2023 – 04/08/2023
4e de couverture / Résumé éditeur :
Une île sauvage du sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. Mais la rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.
Couronné par le prix Médicis étranger en 2010, Sukkwan Island nous entraîne au coeur des ténèbres de l’âme humaine.
Mon avis :
Si votre moral est au plus bas, ce n’est vraiment pas le moment pour lire ce roman tant il est déprimant.
Découpé en deux parties, la première se centre sur Roy, le fils de treize ans et la seconde sur Jim, le père qui a eu cette idée complètement saugrenue de croire qu’une année sur une île perdue avec un fils qu’il connait peu pourrait resserrer leurs liens.
La première partie fait la part belle à la nature et met en évidence la mauvaise préparation de cette épopée. Il ne s’y passe pas grand chose si ce n’est que pages après pages on prend conscience que le père n’a pas envisagé tous les problèmes, plus ou moins majeurs, auxquels ils pourraient être confrontés. Je n’ai pas compris comment la mère de Roy avait pu laisser partir son fils sans se renseigner plus sur la préparation du séjour. C’est quand même sur une période d’un an sur une île où il n’y a personne, que le seul moyen de communication est la radio et qu’ils risquent d’être coupés du monde au cours de l’hiver. C’est comme si le père avait décidé du jour au lendemain qu’ils allaient s’installer là-bas.
Roy, le fils, fait de son mieux pour ne pas décevoir son père. Il aimerait essayer de le comprendre sauf que ce dernier ne lui parle pas comme un père devrait parler à son fils. Cet adolescent tente tant bien que mal de se construire alors que son paternel ne fait que lui relater ses échecs et son goût pour les femmes. La cabane est tellement petite qu’il n’y a pas moyen de s’isoler et qu’il doit subir un père dépressif à souhait.
Le père, m’a particulièrement énervée. C’est un lâche qui ne fait que pleurer sur lui-même. Il n’est pas capable de prendre les bonnes décisions, ne cesse de s’apitoyer sur son sort et met une pression énorme sur les épaules de son fils. Dans la deuxième partie, l’égoïsme de Jim est quasiment à chaque page. Tout cela le rend complètement antipathique.
Quant au drame, je ne m’attendais pas cela. J’avais formulé plein d’hypothèses, mais je n’aurais jamais imaginé cela. D’ailleurs, une fois la page tournée, je suis revenue dessus pour être certaine d’avoir bien lu et compris ce qui venait de se passer.
Un retour mitigé sur cette lecture, vous l’aurez compris. Je ne peux pas dire que j’ai détesté mais je n’ai pas non plus été emballée par ce roman à l’atmosphère froide et d’une certaine façon dérangeante sans que j’arrive vraiment à définir pourquoi. Je vous laisse vous faire votre propre avis.