Annikki
Bonjour,
Aujourd’hui je vais vous parler de mon dernier ouvrage tricoté : le gilet long Annikki.
En fait, je l’ai terminé depuis quelques semaines, mais je n’avais pas encore réussi à trouver le temps de vous en parler longuement. C’est tout l’avantage du blog sur le podcast ! Je peux rédiger les articles en plusieurs fois, en y ajoutant un petit quelque chose chaque fois que j’ai 5 minutes de libre, peu importe si cela prend 2 semaines. Et pour couronner le tout, je peux programmer la publication. Chose infaisable avec le podcast. Bon, il est vrai que l’échange est différent, moins dynamique sans doute avec un écrit mais lorsque l’on dispose de peu de temps, le blog me semble le plus approprié à gérer et à proposer des « rencontres » plus régulières. Vous voyez, il m’est plus facile de fractionner une heure pour rédiger un article, que de passer une heure d’affilée à enregistrer un épisode de podcast. De plus, je vais passer moins de temps à peaufiner un article qu’un enregistrement de podcast, d’autant plus que je peux revenir sur un article une fois qu’il a été publié alors que ce n’est pas possible pour le podcast.
Bref, je m’égare, revenons plutôt au sujet de ce billet.
Si vous me suivez, vous savez que cela fait un bon moment que je tente de me tricoter un gilet long. Depuis des années, j’en porte un chaque hiver, enfin pour être plus exacte du milieu de l’automne à la fin du printemps. Je serais bien incapable de vous dire depuis combien de temps je l’ai. Bien qu’il soit très résistant, il a commencé à montrer des signes d’usure. J’ai fait des reprises mais cela est devenu de plus en plus compliqué au point où j’ai commencé à chercher en boutique si je trouvais un gilet pour le remplacer, mais sans succès. Il faut dire que je voulais un gilet bien long, boutonné et avec des poches. Je n’ai jamais réussi à trouver mon bonheur, alors j’ai réfléchi à l’idée de le tricoter.
Mon premier essai s’est avéré un fiasco : beaucoup trop de torsades qui non seulement se perdaient dans la couleur de la laine mais aussi alourdissaient l’ouvrage.
Le deuxième n’a pas été mieux puisque je m’évertuais à ajouter des torsades alors que la laine n’est pas du tout adaptée pour cela.
Pour mon troisième essai, j’ai voulu tenter l’aventure de piocher des explications à droite et à gauche pour faire mon propre modèle. Euh comment dire… je me suis perdue en route !
Heureusement, le quatrième a été le bon. J’ai passé du temps sur Ravelry à regarder les modèles, en cherchant quelque chose de simple mais qui rende bien, qui ne soit pas trop cher et surtout que ma laine soit adaptée.
Ce modèle a donc été Annikki.
Il a été créé par Norah Gaughan et publié dans Berroco: Norah Gaughan Vol1 en 2007.
La laine recommandée est de la worsted ou toute autre laine équivalente se tricotant en aiguilles 4,5 – 5 mm.
Ma laine, de la Phildar Phil Randonnées dans le coloris gravier, est de l’Aran mais se tricote avec les bonnes aiguilles. Elle s’est avérée parfaite. Elle est composée de 45% d’acrylique, 40% de laine, 5% de viscose et de 10% d’alpaga et se présente sous forme de pelotes de 81 mètres pour 50 grammes. J’ai utilisé 18 pelotes (j’ai bien cru devoir commencer une nouvelle pelote juste pour finir les coutures mais heureusement j’ai réussi à bien gérer mes chutes).
D’après les mesures et mensurations mentionnées dans les explications, je devais faire la 3ème taille correspondant à 38″, cependant, mon échantillon étant plus grand (d’où l’utilité de faire un échantillon, surtout pour un vêtement), j’ai opté pour la taille inférieure et le tombé est parfait.
Commencé le 15 juillet, je l’ai terminé le 2 octobre.
Ce gilet est simple dans sa réalisation mais demande beaucoup de travail. En effet, vous pouvez constater que mis à part les bordures du bas, des poignets et le col, tout est tricoté en jersey et il faut reconnaitre que c’est assez monotone (même si cela m’a permis de me sentir à l’aise avec la méthode continentale, il faut bien le reconnaitre). Et puis surtout, il est fait de plusieurs morceaux à assembler… Ces coutures ont été très fastidieuses et j’ai cru ne jamais en voir le bout.
Pour en revenir au tricotage en lui-même, comme je vous le disais, cela a été très long. Fort heureusement, j’ai tricoté les deux manches en même temps. Ce n’est pas tant que j’avais peur d’avoir le syndrome de la deuxième manche (vous savez comme le syndrome de la deuxième chaussette), c’est surtout que je voulais avoir la même tension pour les deux et m’assurer qu’elles étaient bien de longueur similaire. Par contre, j’ai tricoté les devants l’un après l’autre et j’avais l’impression que je n’en verrais jamais la fin !
Un des inconvénients d’avoir des pièces à assembler, c’est qu’il n’est pas possible de vraiment essayer l’ouvrage en cours d’avancée. Je faisais de mon mieux en les maintenant ensemble avec des petites pinces mais cela ne tient pas très bien lorsque vous faites des mouvements. Cela dit, cela m’a quand même permis de vérifier que tout allait bien et de contrôler la longueur du gilet.
J’ai passé de très nombreuses heures à coudre les différentes pièces. Pour vous donner un tout petit exemple, j’ai passé deux soirées sur une seule manche… Les bandes de boutonnage ont été cousues en double (comme s’il n’y avait pas assez de couture comme ça…) pour leur donner plus de tenue et il a également fallu coudre les boutonnières.
C’est avec un peu de stress que j’ai essayé le gilet une fois qu’il a été terminé. J’avais peur qu’il n’aille pas (trop petit, trop long, trop lourd) et que tout ce travail ait été fait pour rien… Heureusement, cela n’a pas été le cas. Le gilet est très bien ajusté au niveau de la carrure et de la taille et la longueur est parfaite. Il n’y a que les manches qui sont, pour le moment, un peu serrées, mais je sais qu’elles vont se détendre un peu avec le temps une fois que le gilet aura été porté plusieurs fois.
Ah oui, la seule modification que j’ai faite par rapport au modèle original, c’est l’ajout de poches (et quelques boutons en plus).
Je ne l’ai pas encore beaucoup porté parce qu’il est bien chaud et que le temps est plutôt clément en ce moment, mais il sera parfait lorsque le temps humide et le froid pointeront le bout de leur nez.
Je suis vraiment ravie de ce gilet et je ne regrette pas tout le temps passé dessus parce que cela en valait bien la peine. J’espère qu’il durera aussi longtemps que son prédécesseur 😉