« Délivrez-nous du bien » – Joan Samson
Titre : Délivrez-nous du bien
Auteur : Joan Samson
Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
Format : papier
Nombre de pages : 300
Dates de lecture : 07/10/2024 – 22/10/2024
4e de couverture / Résumé éditeur :
A Harlowe, paisible communauté rurale du New Hampshire située à quelques heures de Boston, la vie suit son cours : les gens travaillent la terre, coupent du bois et achètent ce qu’ils ne peuvent produire. John Moore et les siens vivent un peu à l’écart, et, à leur façon simple et rude, ils sont heureux. Jusqu’au jour où un homme sorti de nulle part – mais qui a bourlingué partout -, un commissaire-priseur au charme diabolique, s’allie au shérif pour organiser des enchères publiques afin de renflouer les caisses de la police locale et pouvoir mieux protéger la commune de la violence rampante des grandes villes. Les habitants sont habilement amenés à donner ce dont ils ne veulent plus, à se séparer de ce qui les encombre, à vider – encore et encore – leur grenier pour la bonne cause. Mais jusqu’à quand ?
Mon avis :
Je dois avouer que j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire qui se déroule plutôt lentement. Cependant, je n’ai pas abandonné cette lecture car je souhaitais savoir comment els choses allaient évoluer et se terminer.
Dans ce roman, nous suivons la famille Moore après l’arrivée d’un inconnu, Perly Dunsmore, se présentant comme un commissaire-priseur. Les Moore regroupent le père John, la mère Myriam dite Mim, leur fillette Hildie et Ma la mère de John. Ils vivent simplement en dehors de la ville, cultivent leurs terres, ont quelques bêtes, un bois et un étang.
Nous ne savons pas grand chose de la ville, Harlowe, si ce n’est que c’est une petite ville rurale du New Hampshire. Nous ne connaissons pas non plus la date durant laquelle se déroule le récit, mais je situerais l’histoire à la fin des années 60 – début des années 70.
Dès son apparition, Dunsmore m’a paru antipathique. Trop mielleux, on devine rapidement qu’il a une idée derrière la tête.
Je n’ai pas ressenti d’empathie pour les différents personnages et notamment la famille Moore. La passivité et la soumission du père m’ont réellement énervée. Mais l’histoire repose sur cette absence de réactivité, sur le fait que cette famille, tout comme les habitants de Harlowe, se laisse dépouiller sans se rebeller. Il n’y aurait pas d’histoire sans cela. Le personnage qui m’a le plus attristée est Ma, cette pauvre vieille femme que l’on dépouille de son patrimoine et du peu qui lui reste.
Au début, tout se passe bien, Dunsmore propose aux habitants de les débarrasser de leurs vieux objets, de leurs encombrants et de les vendre aux enchères afin de financer les forces de l’ordre, de trouver des fonds afin d’améliorer la sécurité des habitants. Mais arrive le moment où les habitants n’ont plus rien à proposer. Sauf que Dunsmore se montre insistant, voire menaçant (des accidents surviennent) et chacun trouve chaque semaine quelque chose à donner même si c’est avec réticence.
Ce qui me faisait bondir, et poursuivre ma lecture, c’était cela : cet homme, John, qui rageait une fois les dépouilleurs partis, en assurant que c’était la dernière fois qu’ils prenaient quelque chose et qui les laissait à nouveau se servir la semaine suivante, et aussi ceux qui les dépouillaient sans le moindre scrupule.
Comment ne pas se sentir impuissant face à ce qui se déroule sous nos yeux, face à l’emprise d’un seul homme sur une communauté jusque-là unie ? Comment peut-on se laisser déposséder de tous ces biens sans réagir ?
« Délivrez-nous du bien » est un roman qui prend son temps pour se développer mais que je ne regrette pas d’avoir lu.