“Les pyromanes” – Vincent Delareux

“Les pyromanes” – Vincent Delareux

Titre : Les pyromanes
Auteur : Vincent Delareux
Editeur : L’Archipel
Format : papier
Nombre de pages : 462
Dates de lecture : 16/08/2024 – 25/08/2024

4e de couverture / Résumé éditeur :
Dans un village reculé de Normandie, Thérèse Sommer attise les passions et dicte sa loi : à son mari qu’elle trompe, à sa mère qu’elle méprise, à ses amants qu’elle consume. Libre et indépendante, maîtresse de son petit monde, on ne lui connaît pas de rivale. Jusqu’à la naissance de sa fille.
Enfant non désirée, Françoise grandit entre haine et maltraitance. Nuit et jour, elle implore le Ciel et les saints de la libérer de la tyrannie de sa mère. L’une d’elles est de trop.
Françoise doit faire un choix : cultiver la flamme d’un cierge pour son salut ou allumer le brasier de la colère ?
La vertu peut-elle naître du vice ?
Peut-on haïr sans se brûler ?
Aimer sans s’embraser ?

Mon avis :
J’ai lu il y a presque un an “Le cas Victor Sommer” du même auteur qui avait été une agréable découverte. “Les pyromanes” étant déjà paru à cette époque, j’ai eu envie de découvrir l’histoire de la femme qui avait engendré Victor.

Thérèse Sommer est une femme qui aime plaire et quasiment tous les hommes du village sont passés dans son lit. Elle se moque du qu’en dira-t-on, tout ce qu’elle souhaite c’est assouvir ses envies, son plaisir. Tout se passait bien jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte. Elle ignore qui est le père et prie pour que cet être non désiré qui grandit en elle disparaisse. Mais elle mène sa grossesse à terme et met au monde une petite fille, Françoise. Dès sa naissance, elle s’en détourne et la voit comme une rivale. Abusée physiquement et psychologiquement, la petite trouve auprès de sa grand-mère maternelle, Jeanne, l’amour que lui refuse sa mère. Mais Françoise est victime, au sein du village, de la mauvaise réputation de sa mère.

Françoise grandit et se trouve être jolie alors que sa mère ne l’est plus ce qui renforce la haine que lui voue cette dernière.

Comble de tout, ce prénom de Thérèse qui est à la fois celui de sa mère détestée et celui de la sainte à qui Françoise voue un culte sans faille.

Alors qu’elle a 13 ans, Thérèse meurt et Françoise rencontre pour la première fois son oncle, sa tante (soeur de sa mère) et surtout son cousin Antoine du même âge qu’elle. Les circonstances font qu’à un moment donné Françoise et Antoine se retrouvent à vivre avec Jeanne. Les deux adolescents s’éprennent l’un de l’autre avec, planant toujours autour d’eux, l’ombre d’un drame survenu des années auparavant dans un domaine aux alentours.

Petit à petit, une dualité se développe en Françoise, mais peut-on vraiment la blâmer après tout ce qu’elle a subi et subit encore ? Françoise est intelligente, calculatrice, manipulatrice et elle se sert de tout cela pour survivre dans un environnement qui lui est totalement hostile.

Le titre énigmatique du roman trouve son explication au fil de la lecture : le feu peut exaucer les voeux : Jeanne le lui a dit, pour qu’un voeu se réalise, il faut l’écrire sur un morceau de papier et le brûler, mais le feu peut également servir à nuire…

Les personnages sont bien campés (l’Ancien et son épouse sont incroyables), un grand nombre d’entre eux sont détestables, les dialogues sont authentiques et en complète harmonie avec le décor. Etant normande, je peux vous assurer que les mots employés sont ceux que l’on peut encore entendre, pas forcément au fin fond de la campagne, prononcés par les plus anciens.

A aucun moment je ne me suis demandée comment allait se terminer le roman, je me suis simplement laissée portée par l’histoire de Françoise.

Les pyromanes est une pépite, un roman d’une noirceur intense, une plongée dans les ténèbres qui vous marque fortement et durablement. Gros coup de coeur !

Je termine cette chronique avec les images de l’intérieur des couvertures, les couvertures extérieure et intérieures sont magnifiques.

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