« Cool killer » – Sébastien Dourver
Titre : Cool killer
Auteur : Sébastien Dourver
Format : Numérique
Nombre de pages : 336
Editeur : La Martinière
Dates de lecture : 17/09/2019 – 22/09/2019
Note : 16/20
4ème de couverture / Résumé éditeur :
» Avant, j’aimais bien aller au travail. Voir tous ces gens malheureux, ça m’émerveillait. On croise un mec dans l’ascenseur, il a l’air au bord de l’abîme, alors on lui demande si ça va et il répond : – On fait aller. Et il sort à son étage, drapé de mystère. Il s’éloigne vers son open space, foulant des carrés de moquette interchangeables. »
Cool Killer, c’est American psycho, Raskolnikov et Le Démon d’Hubert Selby Jr : notre société capitaliste passée au napalm du cynisme et de la provocation.
Alexandre Rose fait partie du système. Ingénieur brillant, il a avalé toutes les couleuvres qu’on lui présentait. Jusqu’à l’overdose. Jusqu’au jour où il décide de renverser le jeu et de détruire la société par ce qu’elle a de pire : la violence. Dans un monde rongé par les réseaux sociaux et l’info en continu, sa créature, le Cool Killer, a toutes les » qualités » pour y parvenir.
Un premier roman cinglant, aussi drôle qu’abominable, écrit par Sébastien Dourver, ancien journaliste et rédacteur en chef pour différents médias.
RÉSERVÉ À UN PUBLIC AVERTI
Mon avis :
J’ai acheté ce roman par curiosité après avoir vu plusieurs critiques passer sur Instagram. Je l’ai commencé sans trop savoir dans quoi je mettais les pieds. Aurais-je pris le risque de le lire si j’avais su ? Je pense que oui même si on n’est jamais vraiment préparé à ce genre de roman.
Audacieux ! Cynique ! Déjanté ! Décalé ! Mise en garde ! Ce sont les mots qui me viennent à l’esprit maintenant que ma lecture est terminée.
Ce roman est un OLNI (Objet Littéraire Non Identifié), il est inclassable. Il est d’une noirceur incroyable mais je n’ai pu m’empêcher de trouver certaines situations loufoques, drôles. Est-ce mon esprit qui a eu besoin de créer ce ressenti afin de supporter la lecture ?
L’auteur nous manipule et joue avec nos émotions, notre sentiment de culpabilité, notre côté voyeur et, avouons-le, nos envies de meurtres, de pouvoir . Les personnages qu’il sème nous font penser à des personnes que l’on connait. Il reprend des contextes qui existent dans notre société actuelle (chaines d’info en continu, mise au pied du mur d’un concurrent pour mieux prendre sa place, politique, mise en avant de l’image, du paraitre, perversion, violence gratuite…).
Il y a effectivement de la violence, mais ce n’est pas ce qui est le plus choquant dans ce roman (la violence est courante dans la littérature noire). Non, ce qui heurte, ce sont les idées exposées, le cheminement d’Alexandre Rose et les débordements/conséquences que cela entraine.
Le personnage principal s’adresse directement à nous, il nous prend à témoin. Il nous entraine dans son sillage, témoins impuissants que nous sommes de la situation qu’il met en place avec une facilité déconcertante.
Je l’ai à la fois détesté et aimé. Cette ambivalence est dérangeante, il faut le reconnaitre. Je l’ai détesté à cause de son ego surdimensionné, de ce qu’il crée, de ses actes, mais je l’ai aimé parce qu’il met le doigt sur des vérités, qu’il nous ouvre les yeux sur les dérives qui pourraient conduire à des massacres.
Pour conclure, ce roman est une incroyable découverte avec un auteur à suivre.