« Ils étaient vingt et cent… » – Stanislas Petrosky
Titre : Ils étaient vingt et cent…
Auteur : Stanislas Petrosky
Format : papier
Nombre de pages : 221
Editeur : French Pulp Editions
Dates de lecture : 22/09/2019 – 28/09/2019
Note : 19/20
4ème de couverture / Résumé éditeur :
Un roman noir glaçant, pour ne jamais oublier.
L’histoire d’un homme qui a vu la construction et la libération du plus grand camp d’extermination de femmes du IIIème Reich, un homme qui a vécu des deux côtés des barbelés et qui a eu la vie sauve grâce à son art.
Gunther, jeune allemand opposé au régime nazi, excelle dans l’art du dessin.
Il se retrouve promu illustrateur officiel du camp de Ravensbrück, son œil d’artiste interprète la vie et surtout la mort.
Mon avis :
J’ai reçu ce roman dans le cadre d’une masse critique Babelio.
Je ne sais pas par où commencer cette chronique car aucun de mes mots ne pourra transcrire tout ce que j’ai pu ressentir au cours de ma lecture.
Je vais tenter de faire simple et d’écrire comme les mots me viennent…
Nous accompagnons Gunther, un jeune allemand, qui se trouve enrôlé de force dans le camp de Ravensbrück qui est en train d’être construit. Nous sommes en 1939, il n’en ressortira qu’en 1945. Il est témoin de choses qui le répugnent et couche sur le papier ce qu’il voit. Son don pour le dessin est vite remarqué et il devient rapidement l’illustrateur officiel du camp.
Grace à son talent, Gunther espère pouvoir garder des traces des horreurs qui sont commises et transmettre des dessins une fois la guerre terminée .
Avec lui, nous allons voir les mois, puis les années avancer et ses compagnons d’infortune dépérir physiquement et psychologiquement et mourir. Lui-même ne sera pas épargné.
Le talent de Stanislas Petrosky est d’avoir su maitriser l’écriture pour relater l’histoire de Gunther. Ce roman est écrit d’une telle façon (et avec un tel brio) que l’on pourrait croire que c’est un témoignage alors que ce n’est pas le cas.
Attention, l’auteur s’est basé sur des faits réels (je salue le travail de recherche et j’imagine sans peine combien cela a dû être difficile de prendre connaissance des abominations commises) et les personnages qui ont réellement existés sont listés à la fin du livre.
Les descriptions, les souffrances sont imagées, réalistes et vous touchent en plein cœur. Impossible de rester insensible pendant cette lecture. Vous aurez envie de hurler, de pleurer, vous serez outrés, révoltés, vous aurez la nausée… Les sévices infligés aux femmes (souvent sous couvert d’expériences pour faire avancer la science) sont inimaginables, ignobles, inhumains.
J’ai trouvé le personnage principal très attachant. Il se décrit comme un lâche, se sent coupable d’avoir droit à quelques privilèges de par son statut et en même temps fait ce qu’il peut pour aider. Mais tout est tellement difficile dans ce camp. Il faut veiller à ne pas se faire remarquer, à ne pas se faire prendre sous peine de représailles qui, compte tenu des conditions de vie et de travail, pourraient coûter une ou plusieurs vies…
C’est un livre qui m’a réellement marquée et certaines scènes sont extrêmement difficiles à supporter. C’est un roman qu’il faut lire pour ne pas oublier ce passé qui n’est pas si lointain, pour que cela ne se reproduise plus…
Merci à Babelio et aux éditions French Pulp pour ce magnifique roman.